16 Fév

La personnalisation est une distorsion cognitive fréquente

La personnalisation

La personnalisation est une manière de voir le monde. Tout particulièrement, ceci se manifeste particulièrement lors de la dépression et du trouble de stress post-traumatique notamment. Petite distorsion cognitive certes mais venant créer des freins à la reconstruction identitaire.

Définition

La personnalisation se définit comme une tendance à diriger les faits qui nous entourent contre nous. Par exemple, nous pensons que tel événement apparaît directement à notre encontre ou que nous en sommes responsable. Ainsi, cette manière de penser peut nous empêcher de dépasser un événement douloureux.

Particularités
La personnalisation
La personnalisation

Cette tendance à interpréter notre environnement est particulièrement néfaste dans la dépression. Une personne aura tendance à croire que les choses se tournent contre elle. Par exemple: « mon ami de longue date ne vient pas à mon anniversaire, c’est que je ne suis plus intéressant ». Ainsi, certain individu entretienne un mal être sans le vouloir.

La personnalisation est une manière de se sentir concerné mais aussi responsable. Ceci se retrouve dans le TSPT, où les victimes se désignent comme la cause de leur malheur. Les femmes victimes d’abus sexuelles instaurent malgré elles cette formes d’inférence arbitraire. Mais aussi, les personnes victimes d’accident qui se disent qu’elles auraient pu éviter l’événement si elles avaient été plus vigilante.

Malheureusement, ce processus de pensée est souvent responsable de sentiment de honte et de culpabilité. Ceci entraîne, au pire, une tendance à la création d’a-priori : « tu vois, il ne me regarde pas, il s’en fiche de moi! ». Ainsi, les personnes attribuent des pensées aux autres qui deviennent des critiques négatives ou jugements arbitraires.

Que faire?
la personnalisation
La personnalisation

Comment aider les personnes à dépasser cette distorsion cognitive? Vous pouvez les inviter à rechercher des contre-arguments. Invitez-les par exemple, sous forme d’un jeu, à trouver plusieurs explications en vous mettant dans la peau de deux inspecteurs ou chercheurs du CNRS.

 

13 Jan

La dépression : comment faire pour la diminuer facilement?

La dépression c’est quoi?

La dépression est un état où la personne a une diminution de l’estime de soi avant tout. Mais aussi, elle ressent une perte de confiance dans ses interactions avec le monde extérieur. Plus précisément, elle se sent incompétente. Enfin, la personne dépressive s’envisage difficilement dans le futur. Elle n’a plus de projet et trouve peu intéressant ce qui s’offre à sa porté. Pour résumé, nous pourrions expliquer ces trois difficultés comme une diminution de retours positifs dans ce qu’elle entreprend.

Quelles orientations pour le soin de la dépression?
Dépression
Dépression

Tout d’abord, la personne doit prendre conscience de ses pensées automatiques négatives qui se manifestent dans les trois sphères énumérées ci-avant. Notamment, elle doit reconnaître le rapport entre ses pensées, ses émotions et son comportement. Elle doit apprendre à questionner ses pensées automatiques et à examiner leur validité. Mais aussi, elle doit alors substituer des interprétations plus réalistes à ses pensées automatiques négatives.

Comment arriver à combattre les pensées négatives?
Dépression
Dépression

Pour le dire simplement, la personne doit retrouver du plaisir. Pour cela, elle doit s’engager dans des activités plaisantes. Les exemples ne manques pas. Assignation de tâches graduées  peut être une première étape. Par exemple, essayer de reprendre des activités mais de façon progressive afin de ne pas mettre la personne en situation d’échec. Cette dernière est l’ennemi premier pour tout espoir de guérison. Mais aussi, la répétition mentale devient un bon allié dans la thérapie. par exemple, la personne peut écrire des souvenirs agréables et les relire dans les périodes de baisse de moral

Encore, un plan d’activité peut être installé. Ce dernier permet d’entraîner la personne dépressive à se projeter dans l’avenir. De plus, les activités envisagées, lorsqu’elle seront réalisées permettront de renforcer la confiance en soi. Ce plan peut prendre la forme d’un agenda écrit que l’on peut mettre sur un mur ou le réfrigérateur. Il permet, entre autre, de facilité un rappel des réussites.

Pour conclure sur les exercices pour diminuer le sentiment dépressogène.
Dépression
Dépression

Il faut comprendre que l’individu interprète parfois négativement ses actes et réalise difficilement ses réussites. Ainsi, l’assignation d’activités agréables semble un axe fort de travail pour sortir de la dépression. Ceci se réalise par le redémarrage d’activités plaisantes abandonnées ou partiellement pratiquées. Un effort d’analyse des expériences sur la maîtrise de ces dernières et le plaisir éprouvées seront des alliés incontournables pour la guérison.

26 Nov

Changer notre vie : mettre à l’épreuve nos convictions profondes

Modifier notre vie, pourquoi?
changer notre vie
Changer notre vie

Changer notre vie pour s’éloigner d’une période de souffrance est un processus sous influence de multiples facteurs. De plus, Jeffrey E. Young (2014) énonce que ce changement ne peut se faire que par notre capacité « à abandonner la connaissance que l’on a de soi et des autres ». Ainsi, cette affirmation évoque l’acceptation que nos actes et nos jugements « erronés » passés soient le fruit d’un manque d’information sur soi, autrui et le monde. Alors, changer sa vie demande de faire preuve d’humilité et d’indulgence envers soi-même pour pouvoir passer à autre chose.

Changer notre vie, c’est d’abord se définir un but.


Certes, le passé doit être questionné pour comprendre l’utilité de changer. Mais aussi, notre réflexion sur la personne que l’on souhaite devenir dans les jours prochains n’en est pas moins capitale. Parfois, notre représentation de soi est conditionnée, entre autre, par des valeurs partagées par le monde qui nous entoure. Ainsi, changer revient à bousculer certaines idées de soi et des autres. C’est un peu comme rebattre les cartes qui nous ont accompagnées pendant longtemps. Ces cartes sont des idées comme par exemple : « à tel âge je devrais avoir des enfants », « à tel âge je devrais être cadre de l’entreprise », «à tel âge je devrais être propriétaire ».

Changer n’est pas sans difficulté.

 

Changer nos idées
Changer nos idées

Bien sûr, tout changement commence par la reconnaissance de l’origine de son mal être. De plus, il faut trouver des solutions envisageables pour le réduire. Mais, souvent, des pensées viennent contrées le désir de changement comme : « c’est trop tard maintenant ! » ou bien « j’aurais dû le faire plus tôt !». Ces réflexions réduisent notre enthousiasme à changer. C’est un peu comme si ces pensées nous empêchaient d’entrevoir une autre «logique » de vie.

Changer en contrant nos idées d’immobilisme

Nous comprenons qu’un axe de travail important dans le changement est de modifier nos pensées automatiques. Ces dernières peuvent être facilement remisent en cause si l’on prend le temps de les analyser. Ainsi, ne peut-on pas, sur la pensée automatique « c’est trop tard à mon âge » trouver quelques contre arguments?  Si une personne a 45 ans et que nous pouvons évaluer son espérance de vie raisonnablement à 90 ans, ne pourrions-nous pas lui répondre, pour l’aider à changer, qu’elle a, certes, souffert pendant 20, 30 ou 45 ans et qu’elle peut continuer à souffrir encore pendant 45 ans ou profiter de 45 ans de mieux être.

S. ROUSSET

Young J. E. (2014). La thérapie des schémas, 11ème éd., Paris, De Boeck.

1 Oct

L’abstraction sélective

L’abstraction sélective

L’abstraction sélective est un mécanisme de raisonnement qui peut nous induire en erreur. Pour prendre connaissance du monde qui nous entoure, nous prenons une somme d’informations et créons des conclusions sous la forme : si…alors…. Malheureusement, parfois, nous privilégions certaines informations et en occultons d’autres plus importantes. Ainsi, notre raisonnement peut en être biaisé.

Dans notre vie de tous les jours

Cette forme de raisonnement se retrouve parfois dans notre vie de tous les jours. Par exemple, nous avons régulièrement besoin de vérifier si nous sommes aimés de notre entourage. Nous partons alors à la recherche d’information pour nous rassurer. Si notre recherche privilégie une expérience négative au détriment de dizaines d’autres positives, nous risquons de surprendre notre entourage par une demande réassurance excessive. Ainsi, notre pensée et plus particulièrement la manière dont elle est construite peut déterminer, en partie, notre humeur.

sélection d'information
Abstraction sélective

 

Quelques pistes d’explication

Cette manière de sélectionner les informations peut être liée à ce que l’on appelle l’effet de récence. C’est-à-dire que nous avons une propension à retenir les dernières expériences que nous avons vécues.

Mais aussi, nous avons tendance à retenir certaines informations qui confirment nos convictions, valeurs ou croyances. Cela nous permet, entre autre, de nous éloigner d’une possible remise en question de nos attitudes. C’est un peu comme si nous ne pouvions voir les choses autrement. Comme si la nouveauté pouvait procurer une anxiété insupportable.

Conclusion

Pour conclure, notre manière d’interpréter le monde est déterminée par notre capacité d’observation et de sélection d’information. L’abstraction sélective en est une parmi tant d’autres. A cela s’ajoute la possibilité ou non, l’opportunité ou non, de modifier nos croyances ou nos schémas de fonctionnement.

S. ROUSSET

12 Sep

Pleine conscience, à quoi ça sert ?

Pleine conscience, à quoi ça sert ?
Pleine conscience meditation
Réflexion

La pleine conscience est un terme que vous avez déjà peut être entendu sans connaître son utilité. Voici un petit chapitre pour essayer d’y voir un peu plus clair. Pour résumer le propos qui va suivre, nous pourrions dire que la pleine conscience est notre capacité à reconnaître que nous naviguons sans cesse dans le moment présent et nos pensées.

Une petite expérience

Nous avons sûrement tous fait l’expérience, en conduisant notre voiture, que notre attention était parfois détournée par des pensées malgré le devoir (pour notre sécurité) de concentration sur notre conduite. Cet état de déconcentration est souvent lié au fait que notre esprit s’est focalisé sur un objet extérieur et ce dernier a ravivé des souvenirs. Cette désorientation se produit notamment lorsque nous observons une image sur un panneau publicitaire qui nous rappelle nos achats futurs, une rue dans laquelle nous avons logé ou tout simplement en écoutant une musique qui nous tient à coeur.

Ces distracteurs vont déclencher chez nous un enchaînement de pensées. Ils vont aussi procurer une émotion comme du plaisir ou de l’anxiété. Aussi, cet enchaînement de pensées va durer un certain temps. Ce dernier sera plus ou moins long selon notre capacité à nous en rendre compte. De fait, notre attention sur la route sera proportionnellement plus ou moins efficiente. Ainsi, malgré nous, nous pouvons nous détacher de la réalité au profit d’une « rêverie ». De plus, cette dernière ne nous est pas forcément très utile et même néfaste pour ce que nous vivons parfois dans le moment présent. 

Quelles instructions peut-on tirer  de ce récit ?
  • pleine conscience meditation-1
    Concentration

    Tout d’abord, notre attention alterne sur les actions que l’on réalise dans le moment présent (toucher, regarder, sentir, goûter, entendre) et sur des pensées (souvenirs, associations d’idées multiples).

  • Il nous est impossible de contrôler la survenue de nos pensées,
  • Les pensées réduisent notre contrôle sur ce que nous faisons dans l’instant.
  • Les pensées font changer notre humeur.
  • Le temps passé dans nos pensées est dépendant de notre capacité à nous en rendre compte.
La pleine conscience nous servirait alors à quoi?

La pleine conscience serait cette lucidité de s’apercevoir quand notre esprit n’est plus connecté au présent. Elle nous permettrait, entre autre, d’augmenter notre capacité de concentration. Ceci se manifesterait par une possibilité d’abandonner ses pensées pendant un temps pour se focaliser sur la tâche en cours. Aussi, par extension, si nos pensées sont négatives, nous serions capable de moduler notre humeur en passant moins de temps à ruminer nos soucis par exemple.

Comment faire pour favoriser cette pleine conscience?
Pleine conscience Relaxation
Relaxation

Un mot d’ordre : l’entraînement! Prenez du temps pour vous. Utilisez toute forme de relaxation. Par exemple, restez sur un banc au milieu d’un parc d’enfant et regardez-les jouer. Puis, essayer de vous rendre compte le plus tôt possible lorsque votre attention se disperse par la survenue de pensées. Ne cherchez pas à les occulter mais plutôt d’évaluer leur utilité. Ressentez en quoi elles modifient votre humeur, vos sensations corporelles. Ainsi, vous apprendrez, peu à peu, non pas à vous empêchez de penser mais de prendre conscience le plus tôt possible l’influence de vos pensées sur votre votre engagement dans l’instant présent.

Pour conclure

Pour conclure, l’exercice dit de la pleine conscience nous aide dans notre capacité à nous concentrer dans nos tâches de tous les jours. Mais aussi, cette forme d’être au monde nous permettrait d’être moins esclave de nos pensées. Tout particulièrement, nous pourrions être moins pris par celles qui sont négatives et qui modifie notre humeur en conséquence.

S. ROUSSET

26 Août

Reprendre sa vie en main avec les TCC

Reprendre sa vie en main avec les TCC

Reprendre sa vie en main avec les TCC pourrait être l’objectif de l’histoire de la jeune femme ci-après. Ainsi, voici l’histoire d’une jeune femme, reprenant l’article paru sur internet sur le site psychologies.com.

À 35 ans, Marion, directrice de marketing, ne sait plus où elle en est : grignotages, excès d’alcool et liaisons sans lendemain suivent des périodes de régimes drastiques et de pratiques sportives forcenées. Elle décide d’entamer une thérapie comportementale et cognitive.

Erik Pigani

Reprendre sa vie en main avec les TCC
Reprendre sa vie en main
 « Les thérapies comportementales et cognitives, ou TCC, sont réputées pour leur efficacité à résoudre des problèmes spécifiques. Tels qu’une phobie ou un comportement obsessionnel, explique Jean-Christophe Seznec, auteur de J’arrête de lutter avec mon corps, votre thérapie par l’action (PUF). Pourtant, de plus en plus de personnes, comme Marion, me consultent pour une souffrance globale, dépassant largement un symptôme spécifique ». Selon ce psychiatre et psychothérapeute, « la plupart sont insatisfaites de leur vie et ont l’impression de ne plus pouvoir exercer le moindre contrôle sur elles-mêmes. Leur mal-être se traduit par des attitudes compulsives. Elles enchaînent restrictions alimentaires et grignotages, sorties tardives et nuits d’insomnies passées devant les séries télé. Ou bien, traversent des phases d’excès d’alcool, de sexe ou de sport suivies par d’autres de reprise en main, etc. ».
Les objectifs premiers des TCC

Contrairement aux thérapies analytiques, les TCC ne recherchent pas les causes du trouble. Elles ne s’intéressent que secondairement à notre histoire et à notre enfance. Elles ont un objectif précis : nous permettre, le plus rapidement possible, de résoudre un ou plusieurs problèmes de comportement. Exemples : peur de l’avion ou de parler en public, insomnies, crises d’angoisse, boulimie…

Les TCC ont évolué en même temps que les besoins. « Nous en sommes à la troisième génération, détaille Jean-Christophe Seznec. La première, purement comportementale, consistait à remplacer un comportement par un autre. La deuxième, cognitive, se focalisait sur les pensées, les croyances et les opinions négatives de la personne afin de les remplacer par des affirmations positives. Aujourd’hui, les différentes méthodes s’appuient de surcroît sur la gestion émotionnelle. Le travail consiste à changer la façon dont on considère ses pensées et ses émotions. Mais aussi, elle facilite l’engagement dans des actions qui comptent réellement pour soi. »

Quelques chiffres

Un Français sur cinq souffre d’insomnie. La prise de somnifères demeure le recours principal pour de nombreux insomniaques. La thérapie comportementale et cognitive est une alliée méconnue pour retrouver le sommeil. Plus d’explications dans notre article Soigner l’insomnie par les TCC .

Une méthode d’entretien éprouvée

Concrètement, comment se déroule une séance de « troisième génération » ? « J’essaie de faire en sorte que les entretiens soient le plus interactifs et vivants possible, répond le thérapeute. Je propose des exercices ludiques que j’invente au fil des séances. Je peux aussi suggérer la lecture de livres. Car, plus la personne connaît de choses sur son fonctionnement, plus elle développe ses propres compétences, et plus elle est autonome. »

Après avoir présenté à Marion le lien entre pensées, émotions et sensations physiques, le psychothérapeute lui propose de reprendre une à une les situations qui lui posent problème, et d’exprimer les sensations et émotions liées à chacune d’elles. Ensuite, d’identifier les pensées automatiques qui s’imposent à elle pendant ces comportements compulsifs. « Il est ressorti une peur de ne pas être à la hauteur, tant dans sa vie professionnelle que personnelle… Cette croyance provoquait une tension intérieure. Elle cherchait à la calmer avec des comportements maltraitants envers elle-même – grignotage, alcool, multiplication des liaisons. Ce sont des fausses solutions très communes pour “purger” les émotions. »

Une palette d’outils pour s’adapter aux patients

La solution ? Construire des pensées alternatives aux pensées automatiques et faire le choix conscient d’un comportement adapté. « Pour cela, j’utilise la technique de la “pleine conscience”, la mindfulness,qui consiste à diriger son attention sur soi, de façon consciente et sans jugement de valeur, précise Jean- Christophe Seznec. Aussi, cette méthode, utilisée parfois en prévention des rechutes dépressives, permet de trouver en soi les bonnes solutions pour sortir de l’enfermement des comportements compulsifs. Une question s’impose alors, que chacun de nous peut se poser : “Est-ce que je me rapproche ou m’éloigne de la personne que je voudrais être ?” ». Ainsi, reprendre sa vie en main par les TCC s’est se focaliser davantage sur les solutions.

L’historique des TCC

C’est en 1924 que la psychologue américaine Mary Cover Jones tente la première thérapie comportementale. Elle expose des enfants à l’objet de leur peur, tout en les récompensant et en leur montrant d’autres enfants qui n’ont pas peur. Dans les années 1950, deux autres psychologues américains apparaissent. Joseph Wolpe et Burrhus F. Skinner, mèneront des recherches sur la désensibilisation aux peurs et le conditionnement. Dans les années 1960, les psychiatres américains Albert Ellis et Aaron Beck déclenchent la « révolution cognitiviste ». Ils prennent en compte émotions, croyances et mode de pensée pour traiter des troubles comme la dépression. La synthèse entre comportemental et cognitif s’est ensuite faite au fur et à mesure de la pratique.

Pour en savoir plus sur l’article : http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Psychotherapies/Articles-et-Dossiers/Reprendre-sa-vie-en-main-avec-les-TCC

Une troisième vague vient d’apparaître. Nous pourrions la résumer sous l’influence des thérapies d’engagement et d’acceptation. Elle complète tous les travaux précédents. Elle essaye de donner plus de place à la fonction de l’émotion. Cette dernière serait prise comme médiateur spécifique entre l’homme et son environnement. Ainsi, reprendre sa vie avec les TCC serait une manière d’aborder ses difficultés à l’aide de plusieurs courants de recherche.

S. ROUSSET

20 Août

Souffrance au travail

Comment savons-nous si nous sommes en souffrance au travail ?
Burn out
Souffrance au travail
Cette question pourrait sembler saugrenue si nous ne constations pas, parfois, chez certains d’entre nous, une difficulté à qualifier notre mal être au travail. Parfois, nous reconnaissons la présence d’une certaine anxiété. Celle-ci se manifeste le plus couramment sous la forme de douleurs à la nuque ou bien au ventre. Mais aussi, on peut ressentir une boule à l’estomac ou à la gorge. Malheureusement, ces symptômes ne nous donnent aucune information sur leurs origines et sur les solutions pour qu’ils s’estompent.
Une des explication, quant à l’absence de compréhension des phénomènes, fait l’hypothèse que la cause d’une souffrance au travail est une accumulation de petites choses désagréables. Celles-ci peuvent d’ailleurs passer inaperçues. Car, nous sommes capables de les affronter sur le moment, non sans effort, et, au regard de plus grandes difficultés, nous avons tendances à les qualifier d’anodines. Mais, à long terme, elles produisent une forme de fatigue psychologique avec des conséquences secondaires plus graves. L’une d’entre elles est de ne pas produire de plaisir durant ces moments là. Pour le dire autrement, quand vous souffrez vous perdez des occasions d’avoir des périodes de joie. Ainsi, un indicateur pouvant agir comme signal d’alerte de notre mal être professionnel pourrait être déclenché lorsque les périodes de déplaisir dépassent celles de plaisir.
Petits questionnaires d’auto-évaluation

Si vous êtes impatients de connaître votre niveau de souffrance au travail, voici deux liens sur la toile. Ils vous proposent de réaliser deux petits tests pour vous permettre de vous situer par rapport à votre travail. Sinon, attendez un peu et  continuez la lecture de l’exposé.

http://www.masef.com/scores/burnoutsyndromeechellembi.htm
http://www.francetvinfo.fr/…/burn-out-les-douze-signes-qui-…

Quelques mots supplémentaires sur la souffrance au travail . . .

Comme énoncé plus haut la souffrance au travail n’arrive pas toujours à la suite d’un fait remarquable. C’est souvent une suite de petits faits (anodins en apparence) qui se cumulent dans le temps. Des petites réflexions négatives adressées sous le ton de l’humour est un des exemples les plus fréquents. A cela, nous avons tendance à les apprécier en comparaison à des difficultés de nos collègues. D’ailleurs, celles des autres sont souvent plus graves que les nôtres :  » Je ne peux pas me permettre de me plaindre quand d’autres sont dans des situations plus difficiles que moi! ». Enfin, la prise de conscience devient encore plus difficile quand on a ce sentiment d’embarras de faire partager ce mal l’être quand d’autres viennent en sifflotant prendre leur poste ; « Ça doit être moi qui ne doit pas savoirs comment s’adapter ».

Épuisement au travail
Épuisement au travail

Aussi, cet épuisement peut apparaître après plusieurs années de bons et loyaux services sans soucis. Les signes de dépression viennent parfois s’opposer à des valeurs ou des croyances qui empêchent la prise de conscience. Ainsi, Ces différents facteurs peuvent conduire à l’isolement de la personne et réduire ses opportunités de résolution de ses problèmes.
Nous n’irons pas plus loin dans le développement de cette problématique de la souffrance au travail tant plusieurs sites, articles, revues et ouvrages l’abordent de façons pertinentes. Mais nous souhaitons développer quelques pistes de réflexion dans notre rapport au travail.

Pour prendre du recul vis-à-vis de notre souffrance au travail
Nous devons reconnaître que nous avons besoin de mettre du sens dans ce que l’on fait. D’une part, parce que cela nous aide à le comprendre et, d’autre part, parce qu’il nous aide à nous construire et obtenir un certain sentiment de contrôle. Mais, ce sens si précieux que l’on donne peut être amené à changer dans le temps. Notamment, les stratégies de l’entreprise se modifient soit à cause d’une volonté interne de l’instance directrice soit à cause de phénomènes extérieurs comme la concurrence des souhaits politiques.
Aussi, ce changement de sens peut venir de nos propres modifications internes. Nos expériences changent nos aspirations. La lassitude ou bien encore des événements de notre vie peuvent modifier nos repères internes et nous diriger vers d’autres horizons parfois à l’opposé de ce que nous entreprenions. Pour le dire autrement, à vingt ans nous avons pas les mêmes besoins qu’à quarante!
plaisir au travail
Épanouissement au travail

Ainsi, pour prévenir la souffrance au travail, ne devrions-nous pas nous entraîner régulièrement à faire le point sur nos objectifs personnels? Essayer de les évaluer régulièrement aux regards de ceux qui nous sont proposés par notre environnement de travail. L’idée n’est pas de changer forcément de travail régulièrement. Et, encore moins, de tout remettre à plat sur notre projet de vie. Mais, pourrions-nous peut-être gagner en qualité de vie au travail en apprenant à accepter et repérer nos changements personnels et ceux des autres afin de prévenir des modifications futures. Evaluer nos besoins, repérer nos sources de plaisirs, nous aideraient à multiplier nos opportunités de les satisfaire. Ceci développerait, entre autre, notre sentiment de contrôle. Pour conclure ce petit chapitre, rappelons-nous que comprendre ne veut pas dire accepter mais augmenter notre capacité à y faire face.

 

S. Rousset

4 Août

Nos erreurs d’interprétation

Nos erreurs d’interprétation du monde

Conclusions sans preuves
Conclusions sans preuves

Nos erreurs d’interprétation du monde sont liés notamment à des biais cognitifs (se rapportant à la connaissance) de fonctionnement de notre cerveau. Plus précisément, lorsque celui-ci s’y prend pour interpréter le monde, il utilise de mauvais outils et cela malgré nous ou presque…Ainsi, voici la première leçon d’une petite série, accompagnée d’une BD humoristique, pour aborder les biais d’interprétations.

Notre cerveau et ses limites
Notre cerveau a ses propres limites. Notamment, une des particularités de ce dernier est de ne pas pouvoir tout enregistrer ce qui se déroule devant ses yeux. Par conséquent, l’individu analyse son environnement qu’à partir d’un nombre restreint d’informations. Cette manière de fonctionner a des bénéfices comme la possibilité de prendre rapidement des décisions. Ceci est notamment efficace quand l’individu est en danger. Pourquoi s’attarder à connaître le nombre de dents que possède un lion affamé situé à quelques dizaines de mètres avant de prendre les jambes à son cou! Mais, cette limite de l’activité cognitive peut-elle conduire une personne dans une mauvaise direction à ses dépens?

Malheureusement, l’individu fait parfois les frais de la volonté de son cerveau d’aller vite pour trouver des solutions à un problème. Différentes raisons existent. L’une d’elle est sûrement à cause d’un souhait d’écourter l’effort. Ceci est particulièrement vrai lorsque les situations sont nouvelles ou complexes. Et, forcément lorsqu’elles demandent une attention longue et soutenue dans le temps.

Comment s’y prend notre cerveau pour trouver une solution?

De façon schématique, lorsque le problème a déjà été rencontré, après avoir sélectionné des éléments dans son environnement, notre cerveau les compare avec ses expériences passées et sélectionne les solutions s’y rapportant. Si l’individu n’a pas eu une expérience similaire, il cherchera une situation ancienne s’y rapprochant le plus. Dans cette situation, pour différentes raisons, notre cerveau se trompe parfois. Non pas que la solution soit illogique en soit mais ce sont plutôt les éléments qui ont été sélectionnés qui ne rendent pas compte de la situation actuelle. C’est d’ailleurs pour ça que, souvent, l’individu perdure dans l’utilisation de sa solution malgré qu’elle soit inefficace. Ainsi, l’oubli d’un élément important ou la prévalence d’un autre  négligeable sont autant d’exemples pouvant expliquant nos erreurs d’interprétation.

« Les conclusions sans preuves »

« Les conclusions sans preuves » est notre tendance à vouloir tout expliquer. Et cela, même si nous n’avons aucun argument concret à soumettre à notre interlocuteur. L’intérêt premier pourrait bien être notre besoin de se rassurer sur notre capacité à donner des explications à notre monde. Ceci, notamment afin d’en ressentir un certain sentiment de contrôle qui nous rassure. Des études ont aussi démontrées que notre esprit aurait aussi tendance à rechercher des éléments pour confirmer ce qu’il sait ou ce qu’il attend de lui (ex : pessimiste) et des autres. Ainsi, notre réflexion est principalement dépendante de ce que nous percevons et de ce que nous voulons percevoir.

Stéphane ROUSSET

21 Juil

Mémoire es-tu juste ?

Mémoire es-tu juste?

Cette question peut nous venir à l’esprit quand nous essayons parfois d’aider ceux qui nous entourent lorsqu’ils traversent une période difficile. Pour mieux appréhendez leur mal être, nous leurs suggérons, entre autre, de raconter leur passé. Nous partons alors de l’hypothèse qu’une histoire traumatique dans notre mémoire peut expliquer le présent.

Influence de la mémoire
Souvenir

Si cette hypothèse reste sensée lorsqu’on se réfère aux théories de l’apprentissage, le souvenir, quant à lui, n’en reste pas moins difficile à faire émerger. Il faut, entre autre, faire preuve de patience pour récolter les éléments pour aboutir à une histoire cohérente.

Parfois, notre propre patience est mise à mal. Nous avons l’impression que la personne, en face de nous, n’y met pas autant d’ardeur que nous espérions. Nous allons jusqu’à penser que notre ami(e) ne nous raconte pas tout, qu’il(elle) nous cache quelque chose ou « se voile une partie de la vérité ». Cette suspicion remet en cause l’intérêt de l’aide que l’on veut donner. Elle entache aussi considérablement la relation de confiance (si importante pour celui ou celle qui veut délivrer ses sentiments). Notre ami(e) est-il(elle) si peu motivé(e) à affronter ses souvenirs? Et si le problème était le souvenir lui même?

Essayons succinctement de comprendre comment se construit le souvenir chez notre ami avant de le juger trop sévèrement.

Définition de l’attention

L’attention, qui est la capacité de se focaliser sur un objet, va nous permettre d’enregistrer ce qui se déroule sous nos yeux. Nous allons, en quelque sorte, analyser les propriétés d’un objet dans une situation particulière pour en tirer des conclusions. Ces dernières vont être stockées dans notre mémoire sous la forme d’une expérience. Et, quand le besoin se fera sentir, nous ferons appel à cette même expérience pour faciliter l’analyse d’une nouvelle situation. Mais qu’avons-nous retenu vraiment de cet objet? Notre expérience stockée dans notre mémoire est-elle le fruit d’une analyse exacte de ce qui s’est déroulée sous nos yeux?

Repères théoriques

mémoire du passé
La mémoire

Nous savons que notre mémoire dite de travail, où celle qui prend en compte notre environnement dans le présent, ne peut retenir, plus ou moins, selon les individus, 7 objets simultanément. CF/ http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/mémoire. Cette donnée scientifique nous apprend que nous ne retenons pas tout du présent. Ainsi, nous pouvons mieux comprendre les difficultés de notre ami(e) à se souvenir de l’intégralité de certaines périodes de son enfance.
Mais aussi, nous devons accepter que notre ami s’est peut-être focalisé, malgré lui, sur certains aspects de la situation. Ceci au détriment d’autres points qui auraient pu lui permettre d’obtenir une représentation différente de ce qu’il a vécu.

Si vous avez encore quelques doutes sur les capacités de votre ami(e), allez-vous reconsidérez votre jugement? Pour cela, testez vos propres capacités d’attention et de mémoire sur ce qui se déroule devant vos yeux via une petite vidéo sur « Youtube ».
Pour ceux qui ont du mal avec l’anglais, on vous demande simplement de calculer le nombre de passe que l’équipe blanche réalise! Soyez attentif et évaluez votre score. Attention c’est parti !
http://www.youtube.com/watch?v=fvyiwmTr5YM.

S. ROUSSET

14 Juil

Pensées intrusives ou TOC?

TOC ou pensées intrusives?

Madame P. se plaint d’avoir deux pensées intrusives (TOC) récurrentes qu’elle n’arrive pas à gérer.

Pensées intrusives
Pensées intrusives

La première est mêlée d’images qui se caractérise par la pratique de relations sexuelles avec son enfant. La deuxième pensée se résume à se voir en train de jeter ce dernier par la fenêtre lorsqu’elle s’en approche. La représentation de ces pensées lui fait craindre qu’elle pourrait passer à l’acte et qu’elle est dangereuse pour son enfant. Malgré la reconnaissance de ses pensées négatives comme irrationnelles, c

es dernières déclenchent chez elle une détresse importante. Comment fait-elle alors pour y faire face lorsqu’elles apparaissent ?

Quelles adaptations pour madame P.?

Madame P. a trouvé deux parades face à ses pensées intrusives. La première se résume à fredonner une musique spécifique pour que la pensée disparaisse. Pour résoudre la deuxième, Madame P. est à l’affût de la moindre fenêtre. Elle prend des précautions pour s’en écarter de plusieurs mètres chaque fois qu’elle en rencontre une sur son passage. Madame P. se plaint, aujourd’hui, d’être très stressée lors de l’apparition de ces pensées. Mais aussi, d’avoir une anxiété anticipatrice qui focalise son esprit et l’empêche de se concentrer sur d’autres choses. Si en première hypothèse, nous pouvons qualifier cette souffrance dans le registre des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), elle n’en demeure pas moins déroutante. Mais son comportement est-il si irrationnel que ça ?

Quelles explications?

Si nous simplifions la situation, nous pourrions dire que madame P. croit que le seul fait d’avoir à l’esprit ses pensées intrusives peut suffire à le déclencher. Ce raisonnement ressemble à une sorte de pensée magique qui se retrouve notamment dans les superstitions. Par exemple, si je pense bien fort aux chiffres du loto, les numéros qui me viendront spontanément à l’esprit auront plus de chance d’être dans le tirage gagnant. Nous savons que notre imagination et notamment son expression dans les rêves sont parmi les meilleurs exemples pour argumenter que tout ce à quoi nous pensons ne reflète pas une réalité potentielle. Ainsi, nous savons que dire, penser ou même écrire ne suffisent pas à déterminer nos futurs passages à l’acte ou à influencer l’avenir. En êtes-vous convaincu ? Si oui, faites le petit test ci-après.

Prenez un stylo et écrivez cette phrase sur une feuille de papier : « je veux que prénom meure ». Maintenant, réécrivez cette même phrase en remplaçant « prénom » par celui d’un de vos enfants ou bien d’un être cher.
Si vous avez quelques hésitations à écrire cette nouvelle phrase, reconsidérez-vous, peut-être, votre jugement et commencerez-vous à mieux Madame P. et ne pas trouver complètement ridicule l’apparition de son anxiété…

S.ROUSSET