5 Mar

La boulimie est-elle un trouble du comportement alimentaire ?

La définition de la boulimie
La boulimie
La boulimie

La boulimie est caractérisé par l’ingestion rapide d’une quantité importante de nourriture associée à un sentiment de perte de contrôle. Par exemple, au niveau des émotions, un sentiment initial de soulagement fait rapidement place à un mélange de dégoût, de culpabilité et d’auto-dépréciation.

Certaines personnes éprouvent exactement les mêmes sensations lors de l’ingestion de quantité relativement normale de nourriture. On peut alors parler de boulimie subjective.

Il y a-t-il des facteurs favorisant les déclenchements de ces accès boulimiques ?

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à déclencher des accès boulimiques. Voici les plus courants : des événements ou des émotions désagréables, le non-respect d’une règle alimentaire (trop rigide), l’inactivité, la solitude et surtout le jeûne.

La compulsion boulimique est en fait une réponse normale au jeûne !
La boulimie
La boulimie

Les accès boulimiques ont été observés assez fréquemment chez certaines personnes. Comme, celles qui venaient d’être libérées de camps de où elles avaient été privées de nourriture.

Ainsi, il est important d’assouplir les règles alimentaires plutôt que d’essayer de contenir directement les accès boulimiques.

Un modèle de compréhension

On explique les effets sur la santé, la mémoire, la concentration et l’humeur par les restrictions alimentaires. Car, un des effets les plus pernicieux de la privation est l’apparition de pensées intrusives. Celles-ci concernent la nourriture qui peut conduire à une prise de poids plus importante que le total poids perdu. En effet, suite à un jeûne, il est naturel pour l’organisme de chercher à faire des réserves plus importantes pour résister aux périodes de disette.

Dans le cas des boulimies, le jeûne diminue le contrôle des impulsions et augmente les impulsions boulimiques. Ces boulimies provoquent initialement un soulagement de cette tension. Mais, ce soulagement contribue à augmenter la probabilité de voir la boulimie se répéter.

La boulimie
La boulimie

De plus, dans un deuxième temps apparaissent généralement la culpabilité et la crainte de reprendre du poids. De plus, ces émotions viennent augmenter la probabilité de jeûnes, de vomissements ou de purgations. Et, ces comportements compensatoires diminuent le contrôle des impulsions et  accentuent les impulsions boulimiques. Alors, l’ensemble crée un cercle vicieux qui perpétue le trouble alimentaire.

La boulimie pour conclure

Pour gérer la boulimie, l’attention doit être porté sur la capacité de retrouver une écoute sur son corps et particulièrement de repérer le ressenti de la satiété. Notamment, cette démarche est plus efficace à long terme que l’obsession de contrôle de la quantité ingérée d’aliment.

4 Déc

Savoir dire non, et si vous appreniez à le dire plus souvent?

Savoir dire non.
savoir dire non
Ne pas avoir peur

Savoir dire non, il nous est parfois difficile de le faire. Notamment, lorsque nous redoutons les conséquences chez autrui. Et cela même, si acquiescer est pour nous une véritable source d’inconfort. Nous sommes alors capables de faire passer notre propre intérêt après celui des autres. Si cela vous arrive souvent, alors voilà une petite technique à appliquer pour les prochaines fois. Elle permet de vous affirmer et, en prime, d’améliorer l’estime de soi.

Une petite technique d’affirmation de soi

1. Prenez le temps d’écouter et de faire préciser la demande avant de répondre. Ne pas confondre rapidité avec précipitation
2. Dire « non » et pas « oui mais ». Soyez direct et concis et ne cherchez pas à sortir une liste de justifications qui sont autant de pistes pour autrui pour vous faire changer d’avis. Sachez être ferme pour montrer que vous êtes déterminé.

savoir dire non
savoir dire non

3. Adoptez la technique du Disque rayé. Réitérez votre refus. Statistiquement, 80% des discussions s’arrêtent après le deuxième « non ».
4. Faites toutefois preuve d’Empathie. Dites que vous comprenez son besoin et que vous ne pouvez malgré cela répondre favorablement.
5. N’hésitez pas à révéler un peu de vous. Si votre interlocuteur insiste lourdement, dites lui ce que cela produit en vous tel que :  » j’ai l’impression que tu ne me respectes pas quand tu ne veux pas m’entendre ».

Pour conclure, utilisez le Compromis. Essayer d’envisager une solution avec votre interlocuteur comme : « Préviens moi plus à l’avance la prochaine fois pour que je puisse essayer de répondre favorablement à ta demande ».

Conclusion

Pour conclure, n’oubliez pas que refuser quelque chose n’est pas refuser la relation. Aussi, vous n’êtes pas obligé de vous laisser envahir par les demandes en tout genre. Enfin, c’est à vous qu’appartient d’exprimer ce que vous acceptez ou pas. Pour le dire autrement, vous seul (e) savez ce qui est bon pour vous.

S. ROUSSET

12 Nov

Dire « Merci » pourquoi est-ce si important pour soi et autrui?

Pourquoi faut-il dire « merci »?
dire "merci"
Merci

En première intention, nous n’avons pas toujours le réflexe de dire « Merci » en retour d’un compliment à notre égard. Pourquoi? Par modestie ; parce qu’on ne le trouve pas justifié. Par méfiance ; parce que l’on se dit que tout ça est bien suspect et que l’on va sûrement nous demander quelque chose en retour. Cette manière de penser n’est pas sans conséquence pour autrui et pour soi.

Un merci pour autrui et pour soi

Pour l’autre, le fait de ne pas dire merci conteste sa faculté de complimenter les personnes qui l’entourent. Aussi, nous nions sa capacité à ressentir ce qui est bon pour lui. Ceci entraîne de la frustration. Ainsi, un sentiment de ne pas être écouté s’installe. Et, si cette situation se répète, cela risque de ne plus lui donner envie d’en refaire à notre égard.

Dire merci
Dire merci

Pour soi, nous manquons des occasions de développer notre Ego si important pour l’humeur. Aussi, nous n’apprenons pas à reconnaître notre capacité à influencer notre environnement. Dire merci, c’est aussi se donner des occasions pour nous rappeler que nous avons des qualités. Ainsi, l’estime de soi nous procure un bien être. Elle est importante pour se sentir quelqu’un de bien, quelqu’un de capable et légitime dans son droit d’être respecté et heureux.

Les conséquences

Les conséquences de ne pas dire merci va provoquer des effets négatifs sur notre moral. On comprend, qu’au fil du temps, cette estime de soi puisse quasiment disparaître. Car, nous ne recevons plus d’appréciations positives des personnes qui nous entourent tant on a pu les rejeter dans le passé. Cette absence de reconnaissance en devient même irritante pour soi. Alors, on se sent Isolé. Alors, apparaît un sentiment d’être incompris, d’être exploité (la bonne poire!). Et peut, parfois, déclencher quelques accès de colère démesurés au regard des événements par l’absence de reconnaissance de ce que l’on a fait.

Pour conclure
dire "merci"
Dire merci

La personne la plus importante c’est vous! Il n’y a pas de honte à s’aimer ni à exiger que l’on vous fasse du bien. Alors, si vous pensez ne pas suffisamment dire « Merci » en retour des compliments qu’on vous adresse, ne ratez plus une occasion de le faire. N’oubliez pas que cela fait du bien à tout le monde!

S. ROUSSET

16 Sep

Le sentiment d’abandon, d’où vient-il?

Sentiment d’abandon, d’où vient-il?

Le sentiment d’abandon est, parfois, un ressenti que l’on peut éprouver lorsque l’on a des rapports étroits ou pas avec un autre. D’où vient-il? Les concepts d’attachement de Bowlby(1) et de « base secure » chez Mary Ainsworth(2) peuvent nous éclairer sur ce sentiment qui parfois nous tiraille.

L’attachement et « base secure »
Base secure
Base secure
L’attachement serait ce besoin de l’enfant d’être avec une ou plusieurs personnes. Cela aurait une influence dans son développement personnel. Les parents répondent à ce besoin par des soins quotidiennement et tout particulièrement pendant les deux premières années de sa vie. La base de sécurité est, quand à elle, construite dans le même temps. Elle présente la particularité d’être le point de départ dans l’apprentissage de la découverte du monde de l’enfant. Pour beaucoup de thérapeute, cette période reste déterminante dans la vie future de l’individu. Une petite histoire de lapin pourrait bien nous éclairer sur ces deux concepts !
Lapinou est un petit lapin qui vient de naître dans le terrier de ses parents. Il est sans défense. Il pleure de toute cette nouveauté qui l’entoure car cela le sollicite terriblement émotionnellement. Les bruits des oiseaux ou des écureuils, les odeurs des baies, les sensations de la terre, le froid, le chaud froid, le vent mais aussi son corps sont autant de sollicitations qui l’inquiète et en même temps l’intrigue. Pour permettre à Lapinou de grandir, ses parents vont créer un savant dosage sur ses sollicitations. Ils vont le protéger sans l’isoler. Et, rapidement, il va trouver une stabilité émotionnelle. Ses parents calment son ventre qui gargouille aux heures des repas. Ils montent la garde à l’entrée du terrier sans empêcher les ombres et la lumière de l’éclairer. Les bruits cessent la nuit pour qu’il puisse s’endormir. Quand vient le jour, ils viennent avec parcimonie titiller ses grandes oreilles. Lapinou peut décider de ne plus rien entendre en se réfugiant dans la fourrure de ses parents. Nous pourrions continuer cela avec tous les sens de notre petit animal.
le sentiment d'abandon
base de securité

Nous sommes sensible au fait que Lapinou va « malgré lui » apprendre à associer le lieu du terrier comme un espace relativement stable émotionnellement, sur lequel toute expérience va pouvoir s’étayer. De plus, cet endroit est un lieu réconfortant, apaisé et sécurisant. Ainsi se construit la « base secure ». Pour le dire autrement, cette continuité des sensations va non seulement lui donner une expérience d’un endroit où il se sent en sécurité mais aussi lui procurer un point de départ pour l’accès à la connaissance. C’est en quelque sorte une somme de connaissances qui pourra faire naître en lui une première forme de raisonnement : la comparaison. N’apprenons-nous pas la nouveauté que si l’on est capable de la discerner des autres connaissances antérieurement stables.

Nous comprenons aussi que si Lapinou n’éprouve pas cette première expérience, il lui sera difficile d’apprendre. Ceci se traduira par des difficultés à s’affirmer auprès des autres, à prendre position. Mais aussi à prendre confiance en lui dans sa capacité à supporter l’anxiété qu’il éprouve à chaque nouvelle rencontre.

Les premières expériences en dehors du nid familial
Quelques temps sont passés. Lapinou est maintenant en âge de sortir mais son développement n’est pas assez mature pour se débrouiller seul. Son père ou sa mère ne sont pas loin. A chaque pas en dehors du terrier, Lapinou est soumis à de nouvelles sensations. Par exemple, le craquement d’une branche change son état émotionnel. Le coeur s’emballe! Il se tourne alors vers sa mère pour lui demander le sens qu’il doit y porter. Danger ou pas danger? Le regard apaisant des parents va suffire à Lapinou d’accueillir cette sensation. Il va pouvoir l’accepter, l’apprécier, patienter qu’elle baisse en intensité pour enfin la garder en mémoire et la ranger dans son répertoire d’expériences inoffensives. Lapinou s’accommode de ce nouveau bruit en l’associant avec le nouvel espace qu’il vient de découvrir. Ainsi, toute nouvelle sensation est mise en sens par la mère ou l’entourage très proche (ceux qui suivent régulièrement l’enfant).

 

Pourquoi « base SECURE »?
sentiment d'abandon
Base secure

Ce sur quoi nous n’avons pas encore insisté c’est le côté sécurisant des parents. Certes les parents de Lapinou sont prêt à le défendre à tout moment ou le prévenir du moindre danger. Mais le terrier avec ses parents représente un endroit où il pourra venir se réfugier si l’intensité des émotions devait devenir trop intense. Il pourrait alors venir se blottir contre le corps de ses parents. Puis, prendre un temps pour souffler et reprendre ses esprits pour rassembler ses forces et repartir. Ainsi, cette base secure est une confiance en soi. C’est une expérience profonde qui donne la conviction que quoi qu’il arrive, il retombera toujours sur ses pattes. On peut comprendre que sans cette expérience Lapinou pourra avoir une angoisse profonde dans sa capacité à gérer ses émotions. Mais aussi, lui faire penser qu’à tout moment il peut être lâcher, abandonner.

Et le petit de l’homme?
Lapinou reconnait bien la similitude de ses expériences avec celles du tout petit de l’homme. Notamment lorsque ce dernier apprend à marcher et qu’il regarde la tête de sa mère à chacune de ses chutes pour savoir s’il doit pleurer, se relever ou laisser glisser son sentiment de frustration. Lapinou se souvient aussi, lorsque ce même enfant, dans le jardin des plantes, pédale avec son tricycle et fait demi-tour toujours au même endroit. Il n’ira plus loin sur le chemin sans un regard approbateur de sa mère. Il reviendra avant que l’anxiété soit trop grande et donnera à voir un sourire sur son visage pour les nouvelles choses découvertes et le sentiment d’un contrôle qui grandit sur soi dans l’inconnu. Par contre, Lapinou ne sait pas que des enfants souffrent parfois de ne pas avoir un nid douillet consolant. Il ne sait pas non plus que certains n’ont pas pu s’égratigner un peu quelques fois les mains et les genoux pour entendre :  » c’est pas grave, même si tu n’y arrives pas du premier coup tu as encore toute la vie pour essayer ».

 

Pour conclure sur le sentiment d’abandon
On comprend, peut-être un peu mieux, à la suite de cette petite histoire, notre propre représentation du terrier et le sentiment d’abandon. Notamment, le mode de relation avec notre « mère » dans l’apprentissage de nos allers-retours en dehors du « nid familial » peut influencer nos relations futures. Ainsi, par exemple, si les parents sont trop protecteurs avec leur enfant, ils ne leur laissent peut-être pas faire l’expérience d’être seul et de connaître ses émotions (attachement anxieux). Ou bien, si les parents sont trop absents, ils ne l’aident pas à signifier ses sensations et les différencier selon le contexte (attachement évitant). Enfin, si les parents ne sont pas réguliers dans leurs significations des stimuli extérieurs, ils ne l’accompagnent pas non plus à prendre des repères (attachement désorganisé).

(1) John Bowlby, Attachement et perte : Séparation, colère et angoisse, vol. 2, Paris, Presses universitaires de France, 1978
(2) Bretherton I, « The Origins of Attachment Theory: John Bowlby and Mary Ainsworth », Developmental Psychology, vol. 28, 1992, p. 759

S. ROUSSET
26 Août

Reprendre sa vie en main avec les TCC

Reprendre sa vie en main avec les TCC

Reprendre sa vie en main avec les TCC pourrait être l’objectif de l’histoire de la jeune femme ci-après. Ainsi, voici l’histoire d’une jeune femme, reprenant l’article paru sur internet sur le site psychologies.com.

À 35 ans, Marion, directrice de marketing, ne sait plus où elle en est : grignotages, excès d’alcool et liaisons sans lendemain suivent des périodes de régimes drastiques et de pratiques sportives forcenées. Elle décide d’entamer une thérapie comportementale et cognitive.

Erik Pigani

Reprendre sa vie en main avec les TCC
Reprendre sa vie en main
 « Les thérapies comportementales et cognitives, ou TCC, sont réputées pour leur efficacité à résoudre des problèmes spécifiques. Tels qu’une phobie ou un comportement obsessionnel, explique Jean-Christophe Seznec, auteur de J’arrête de lutter avec mon corps, votre thérapie par l’action (PUF). Pourtant, de plus en plus de personnes, comme Marion, me consultent pour une souffrance globale, dépassant largement un symptôme spécifique ». Selon ce psychiatre et psychothérapeute, « la plupart sont insatisfaites de leur vie et ont l’impression de ne plus pouvoir exercer le moindre contrôle sur elles-mêmes. Leur mal-être se traduit par des attitudes compulsives. Elles enchaînent restrictions alimentaires et grignotages, sorties tardives et nuits d’insomnies passées devant les séries télé. Ou bien, traversent des phases d’excès d’alcool, de sexe ou de sport suivies par d’autres de reprise en main, etc. ».
Les objectifs premiers des TCC

Contrairement aux thérapies analytiques, les TCC ne recherchent pas les causes du trouble. Elles ne s’intéressent que secondairement à notre histoire et à notre enfance. Elles ont un objectif précis : nous permettre, le plus rapidement possible, de résoudre un ou plusieurs problèmes de comportement. Exemples : peur de l’avion ou de parler en public, insomnies, crises d’angoisse, boulimie…

Les TCC ont évolué en même temps que les besoins. « Nous en sommes à la troisième génération, détaille Jean-Christophe Seznec. La première, purement comportementale, consistait à remplacer un comportement par un autre. La deuxième, cognitive, se focalisait sur les pensées, les croyances et les opinions négatives de la personne afin de les remplacer par des affirmations positives. Aujourd’hui, les différentes méthodes s’appuient de surcroît sur la gestion émotionnelle. Le travail consiste à changer la façon dont on considère ses pensées et ses émotions. Mais aussi, elle facilite l’engagement dans des actions qui comptent réellement pour soi. »

Quelques chiffres

Un Français sur cinq souffre d’insomnie. La prise de somnifères demeure le recours principal pour de nombreux insomniaques. La thérapie comportementale et cognitive est une alliée méconnue pour retrouver le sommeil. Plus d’explications dans notre article Soigner l’insomnie par les TCC .

Une méthode d’entretien éprouvée

Concrètement, comment se déroule une séance de « troisième génération » ? « J’essaie de faire en sorte que les entretiens soient le plus interactifs et vivants possible, répond le thérapeute. Je propose des exercices ludiques que j’invente au fil des séances. Je peux aussi suggérer la lecture de livres. Car, plus la personne connaît de choses sur son fonctionnement, plus elle développe ses propres compétences, et plus elle est autonome. »

Après avoir présenté à Marion le lien entre pensées, émotions et sensations physiques, le psychothérapeute lui propose de reprendre une à une les situations qui lui posent problème, et d’exprimer les sensations et émotions liées à chacune d’elles. Ensuite, d’identifier les pensées automatiques qui s’imposent à elle pendant ces comportements compulsifs. « Il est ressorti une peur de ne pas être à la hauteur, tant dans sa vie professionnelle que personnelle… Cette croyance provoquait une tension intérieure. Elle cherchait à la calmer avec des comportements maltraitants envers elle-même – grignotage, alcool, multiplication des liaisons. Ce sont des fausses solutions très communes pour “purger” les émotions. »

Une palette d’outils pour s’adapter aux patients

La solution ? Construire des pensées alternatives aux pensées automatiques et faire le choix conscient d’un comportement adapté. « Pour cela, j’utilise la technique de la “pleine conscience”, la mindfulness,qui consiste à diriger son attention sur soi, de façon consciente et sans jugement de valeur, précise Jean- Christophe Seznec. Aussi, cette méthode, utilisée parfois en prévention des rechutes dépressives, permet de trouver en soi les bonnes solutions pour sortir de l’enfermement des comportements compulsifs. Une question s’impose alors, que chacun de nous peut se poser : “Est-ce que je me rapproche ou m’éloigne de la personne que je voudrais être ?” ». Ainsi, reprendre sa vie en main par les TCC s’est se focaliser davantage sur les solutions.

L’historique des TCC

C’est en 1924 que la psychologue américaine Mary Cover Jones tente la première thérapie comportementale. Elle expose des enfants à l’objet de leur peur, tout en les récompensant et en leur montrant d’autres enfants qui n’ont pas peur. Dans les années 1950, deux autres psychologues américains apparaissent. Joseph Wolpe et Burrhus F. Skinner, mèneront des recherches sur la désensibilisation aux peurs et le conditionnement. Dans les années 1960, les psychiatres américains Albert Ellis et Aaron Beck déclenchent la « révolution cognitiviste ». Ils prennent en compte émotions, croyances et mode de pensée pour traiter des troubles comme la dépression. La synthèse entre comportemental et cognitif s’est ensuite faite au fur et à mesure de la pratique.

Pour en savoir plus sur l’article : http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Psychotherapies/Articles-et-Dossiers/Reprendre-sa-vie-en-main-avec-les-TCC

Une troisième vague vient d’apparaître. Nous pourrions la résumer sous l’influence des thérapies d’engagement et d’acceptation. Elle complète tous les travaux précédents. Elle essaye de donner plus de place à la fonction de l’émotion. Cette dernière serait prise comme médiateur spécifique entre l’homme et son environnement. Ainsi, reprendre sa vie avec les TCC serait une manière d’aborder ses difficultés à l’aide de plusieurs courants de recherche.

S. ROUSSET

12 Août

La violence dans les jeux

La violence dans les jeux
Enfant violent
Enfant violent

La violence dans les jeux vidéo mais aussi à la télévision rend-elle les enfants violents ? C’est une question que nous nous posons parfois en temps que parents. Plus précisément, elle apparaît lorsque nous cédons aux souhaits de notre enfant de lui acheter un jeu interactif où le combat est prépondérant. Ces jeux de conflits, et forcément de guerre, pourraient-ils influencer l’humeur de notre enfant? Sera-t-il plus calme ou plus heureux après avoir combattu et vaincu pendant quelques temps des ennemis imaginaires?

Que dit la recherche scientifique aujourd’hui?

Tout d’abord, les résultats montrent que la thèse selon laquelle les enfants se calmeraient psychologiquement en « se défoulant » est fausse. Cette affirmation ancienne reposant sur le principe dit de  catharsis. Proposé par Hippocrate, Aristote et plus récemment par Freud ce postulat ne semble pas être démontré scientifiquement. Pour simplifier, la catharsis serait un phénomène qui explique que l’individu peut ne plus avoir de sentiments négatifs (ex: l’agressivité) en les libérant par la parole ou des actes acceptés socialement. Ainsi, l’idée que l’on pourrait décharger une certaine violence interne dans des jeux de combat ne repose sur aucune démonstration valide. Ceci va bien sur à l’encontre des la pensée commune et majoritaire des personnes qui nous entourent.

 

Quelles références ?

Rappelons, malheureusement, que nos idées reçues proviennent de références erronées mais issues d’émetteur fiable habituellement. Par exemple, RASCLE (Maître de conférence en STAPS) et Dominique BODIN (Professeur des universités) à l’université Rennes 2 citent que le biologiste autrichien Konrad Lorenz, prix Nobel de physiologie en 1973 serait revenu sur ses affirmations concernant les bienfaits de la catharsis. Tout particulièrement, en 1975, il avouait que « Maintenant je doute beaucoup qu’un comportement agressif, même sous la forme de sport, ait le moindre effet de catharsis ». Source : magazine « L’essentiel, cerveau et psycho » n°8, novembre 2011-janvier 2012, p55.

Références
Références

Mais aussi, Michel DESMURGET (directeur de l’INSERM au centre de neurosciences cognitives de Lyon), (ibid. p8), cite l’UNESCO. Cet organisme affirme que la violence médiatique augmentent les comportements d’agression. De plus, elle ne dépend pas des variations culturelles locales. Selon ce même auteur, « depuis 60 ans aucune étude académique n’a identifié d’effet cathartique alors que plus de 3500 recherches ont montré que plus les sujets observent des images violentes, plus ils adoptent des comportements violents » (ibid. p10).

Une référence de taille!

Enfin, Laurent BEGUE (Professeur de psychologie sociale à l’université de Grenoble) rappelle le Rapport Kriegel,. Ce rapport avait été commandé par le ministère de la culture et de la communication en 2003. Celui-ci conclue dans sa synthèse après plus de 280 études impliquant plus de 51 000 participants, que l’effet des jeux vidéo violents serait encore plus important que celui de la télévision sur la violence (ibid. p17).

Quelles conséquences?

Jeux et violence
Jeux vidéo

Si le doute commence à vous envahir après les références citées ci-avant, vous risquez de courir dans la chambre de votre enfant (garçon semble-t-il). Non, pour la mettre en ordre mais bien pour compter le nombre de jeux de combats dans sa bibliothèque. Aussi, ce sentiment commence à monter si votre bambin est « insupportable » à l’école ou à la maison depuis qu’il joue à ces jeux sur tablettes ou autres supports. Pouvez-vous, alors, vous interroger sur leurs influences effectives desdits jeux. Mais alors que faire?

Tout d’abord, assurons-nous de ce facteur dans l’humeur négative de notre enfant. Pour cela, peut-être pourriez-vous réaliser une petite expérience. Cette dernière consiste à permettre à votre enfant de ne pas jouer pendant 1 mois. Observez les résultats. L’évaluation de ces derniers consiste notamment à demandez à la fin de cette période aux professeurs s’ils ont ressenti un changement de comportement. Ou bien, demander à l’entourage proche (ex : grands-parents, frère, soeur) et même à votre enfant pour obtenir une vision de changement (s’il y a) la plus objective possible. A la suite de cela prenez votre propre conclusion sur la suite à donner.

Pour conclure
Education
Education

Pour conclure, nous dirons quelques mots sur la manière de s’y prendre pour aborder ce problème avec votre enfant. Tout d’abord, prévenez-le avant de lui restreindre pendant un temps ses habitudes. Vous pouvez lui expliquer tout simplement les connaissances actuelles de l’influence des jeux sur l’humeur. Rassurez-le en lui affirmant que ce n’est pas une punition. Faites-lui constater vos remarques sur l’état actuellement de son comportement envers autrui, par exemple. Partager avec lui les marqueurs que vous utilisez pour apprécier son humeur. Bien sûr, dites-lui que vous percevez ce changement depuis sa nouvelle activité et que vous vous inquiétez pour lui. Qu’il est capable de beaucoup mieux en terme de caractère.

Aussi, apprenez-lui qu’il n’en est peut-être pas conscient. Que, malgré lui, ces jeux ont une mauvaise influence. Enfin, proposez-lui une autre activité ludique en compensation ou bien réduisez fortement la durée et la fréquence. Tout en sachant, qu’une heure par semaine c’est déjà trop! Mais, vous pouvez allez jusqu’à deux heures de pratiques par semaine en le responsabilisant s’il devait à nouveau changer. Je reconnais que la pression sociale est parfois dure à combattre. Enfin, cette période peut être vu comme un bon exercice d’apprentissage pour votre enfant d’être plus attentif à ses émotions et leurs changements dans le temps.

S. ROUSSET

29 Juil

Psychothérapie, quelle efficacité?


Psychothérapie, quelle efficacité?

LRapport‘efficacité des psychothérapies, l’INSERM (Institut National de la santé et de la recherche médical) a voulu en avoir le cœur net. Elle a publié une étude comparative en 2004(1) sur trois approches psycho-thérapeutiques sur l’ensemble des pathologies reconnues mondialement. Ces trois approches de soins psychiques sont : la psychanalyse, la thérapie familiale et la thérapie cognitive et comportementale (TCC). Quels ont été les résultats? Quelle est donc l’efficacité de ces psychothérapies?

L’INSERM

AnalyseQuelques postulats de base avant de retranscrire la moindre information. Tout d’abord, si nous acceptons que cette institution (INSERM) est bien un organisme indépendant et sérieux dans sa démarche scientifique, alors nous pouvons nous contenter de lire sa synthèse(2) de quelques 55 pages. Puis, toujours dans ce même document, nous pouvons nous rendre directement au tableau des résultats en page 46 pour avoir une vue synthétique. Cette synthèse nous permet d’une part, de se donner une représentation facilement assimilable et nous éviter l’exposition de la méthode de récolte des données et les références théoriques. Mais, d’autre part, et surtout, cette synthèse nous aide à agir dans notre quotidien. Bien sûr,  si besoin se faisait sentir, nous pourrions revenir sur l’étude complète faisant plus de 500 pages (donnée en référence à la fin de l’article).

Petit rappel sur la démarche scientifique

Le petit paragraphe précédent, un tantinet ironique, pour nous rappeler que ce qui est scientifique est réfutable. Plus précisément, cette démarche’ à pour vocation, entre autre, d’expliquer comment on parvient aux conclusions que l’on énonce. Ainsi, la règle est de mettre à dispositions les données de l’étude afin de permettre aux autres de faire les mêmes expériences qui ont permis d’affirmer ce qui est dit. Cette petite parenthèse sur de la démarche scientifique, certes non exhaustive, est simplement là pour nous rappeler qu’il faut citer ses sources ou bien les rechercher avant de prendre toute décision importante.

Ainsi, si vous entendez certaines personnes affirmer certaines choses, ayez un petit réflexe avant d’assimiler ce que l’on présente à vos oreilles. Les belles tournures de phrases ne sont pas toujours synonymes de vérité malheureusement. Demandez-leurs, par exemple, sur quoi elles s’appuient pour étayer leurs dires. par exemples, sollicitez leurs références théoriques ou bien tout simplement les auteurs qu’elles ont lus. Si on vous répond « bah tout le monde le sait! » cela peut vous suffire à prendre certaines précautions avant toute décision. D’ailleurs, Gaston Bachelard disait que lorsque la science est connue de tous, elle n’est plus scientifique! Pour le dire autrement, quand l’explication d’un fait est trop simple, une bonne partie de la science s’est envolée! Bon et ces résultats alors!

Les résultats de l’INSERM

RésultatLes résultats nous apprennent que certaines psychothérapies sont efficaces et d’autres moins voir presque jamais! Oups! Il y aurait-il des placebos dans certaines psychothérapies? Selon l’enquête, les thérapies cognitives et comportementales seraient les plus efficaces pour l’ensemble des pathologies sauf la schizophrénie (il y a plus de 10 ans; espérons qu’elle ait progressé aussi dans ce domaine).

Quelle drôle de surprise à cette lecture! Surtout, quand on sait que la psychanalyse (ou la théorie freudienne) est la principale référence utilisée à l’université. Rassurons-nous, ceci reste, parait-il, une exception française, allemande et anglaise au regard du reste du monde (encore du l’humour noir).  Enfin, il semblerait que, dans le paysage français de la psychothérapie, tous les psychologues et psychiatres ne se rassemblent pas autour de cette enquête ! Certains ont même publié « Le livre noir de la psychanalyse ». Les instituts scientifiques n’auraient-ils plus la cote ou simplement acceptés quand les résultats énoncés nous confortent dans nos idées?

Conclusion

Bref, est-ce vraiment important pour nous simples mortels ces petites guerres de chapelles? Peut-être, peut-être pas . . . En tout cas, nous apprenons grâce à cette étude qu’il existe différents modèles pour soigner la souffrance psychique comme il existe différents médicaments pour soigner notre mal de tête ou nos courbatures. Mais aussi, on peut se dire aujourd’hui que certaines psychothérapies comme certaines molécules (médicament) sont plus efficaces que d’autres tout en respectant la sensibilité de chacun.

Ainsi, si notre psychothérapeute n’arrive pas à soigner notre mal être, alors peut-on le questionner pour connaitre le nom du « remède » utilisé (notamment pour partir se documenter sur les essais cliniques subit avant d’être mis sur le marché!). Ceci nous permettre de commencer, d’une part,  à comprendre pourquoi il n’agit pas sur nous et de vérifier les causes du rejet (nausées ou inconforts). D’autre part, nous pourrons envisager de demander de rechercher avec lui un autre traitement  

OrientationPour conclure, cette étude aura le mérite de nous orienter plus judicieusement si le besoin se faisait sentir pour soi ou pour un proche. Elle aura aussi cette valeur de nous interpeller sur le fait que la souffrance psychique n’est pas que dans la tête. Cette souffrance repose sur des symptômes reconnus et classifiés par l’organisation mondiale de la santé. Enfin, des études sont continuellement en cours sur l’efficacité de certaines psychothérapies pour différents troubles afin de pouvoir les améliorer.


Bonne semaine


Stéphane ROUSSET


(1) Inserm (dir.). Psychothérapie : Trois approches évaluées. Synthèse. Paris : Les éditions Inserm, 2004, X- 55 p. – (Expertise collective). –
(2) Inserm (dir.). Psychothérapie : Trois approches évaluées. Synthèse. Paris : Les éditions Inserm, 2004, X- 55 p. – (Expertise collective). –http://hdl.handle.net/10608/147

7 Juil

Frustration : tous égaux ?

Frustration : tous égaux?

La frustration est une période qui peut déboucher sur une meilleure connaissance de soi ou bien être l’occasion de nouveaux apprentissages. Mais parfois cette même frustration conduit à des troubles psychologiques désagréables. Comment faisons-nous pour que cet aspect négatif ne se produise pas?

frustration
Attente

Prenons une situation où nous sommes frustrés. Plus précisément, lorsque les choses ne se passent pas plus vite que l’on voudrait. Par exemple, dans une file d’attente au supermarché. Nous acceptons de devoir subir cette attente en se résignant ou en se raisonnant. Mais parfois, cette frustration produit une émotion si intense que nous arrivons, plus ou moins, à la gérer.

Cette émotion intense et difficile à gérer peut se produire notamment lorsque nous attendons le retour d’un être cher. La raison ou la résignation sont inefficaces. Nous mettons alors en place certains comportements pour y faire face : faire des mots croisés, jouer à « CandyCrush » ou grignoter une petite boite de gâteaux au chocolat.

Si nous nous attardons au dernier « remède » cité plus haut, celui-ci produit des effets positifs à court terme comme la baisse de tension. Mais des inconvénients à plus long terme comme la prise de poids pour ceux qui sont en période de régime peuvent apparaître. Malgré ces inconvénients bien connus, certains vont réussir à passer outre. Pour cela, ils mettent en place des petites phrases dites permissives ; « pour une fois, je peux bien déroger à la règle » ou bien « Après ce biscuit j’arrête! ». Quant à ceux qui ont résisté au paquet de cacahuètes, ils nous apprennent que leur tension s’est réduite pour disparaître totalement au bout d’un certain temps. Notre corps aurait-il cette capacité à se calmer de façon innée?

Petite démonstration

Dans la préhistoire, l’homme des cavernes n’avait pas encore la barre chocolaté pour réduire son anxiété. Notamment lorsqu’il attendait que le mammouth tombe dans son piège. Mais, n’allons pas si loin pour comprendre. En pleine période estivale (35° à l’ombre), après avoir longuement séjourné dans notre voiture climatisée à 22°, nous sommes pris d’une bouffée de chaleur lorsque nous devons sortir de l’habitacle. Pendant quelques secondes, nous nous sentons incapables de la supporter. Mais, si nous acceptons de faire quelques mètres dans cet atmosphère pesante notre corps s’y habitue. A tel point que nous en oublions cette  sensation de bouffée de chaleur insupportable. Voilà, peut-être, à travers ce petit exemple une preuve que notre corps peut nous surprendre si on veut bien lui en laisser le temps…

Voici une petite vidéo sympathique, à voir ou à revoir, avec des bambins facent à un terrible choix : 1 maintenant ou 2 bonbons plutard ! Cette petite expérience alimentera notre réflexion sur notre capacité à retarder notre satisfaction et sur les moyens que l’on se donne pour y arriver!
https://www.youtube.com/watch?v=Yo4WF3cSd9Q

S.ROUSSET