Comment savons-nous si nous sommes en souffrance au travail ?
Cette question pourrait sembler saugrenue si nous ne constations pas, parfois, chez certains d’entre nous, une difficulté à qualifier notre mal être au travail. Parfois, nous reconnaissons la présence d’une certaine anxiété. Celle-ci se manifeste le plus couramment sous la forme de douleurs à la nuque ou bien au ventre. Mais aussi, on peut ressentir une boule à l’estomac ou à la gorge. Malheureusement, ces symptômes ne nous donnent aucune information sur leurs origines et sur les solutions pour qu’ils s’estompent.
Une des explication, quant à l’absence de compréhension des phénomènes, fait l’hypothèse que la cause d’une souffrance au travail est une accumulation de petites choses désagréables. Celles-ci peuvent d’ailleurs passer inaperçues. Car, nous sommes capables de les affronter sur le moment, non sans effort, et, au regard de plus grandes difficultés, nous avons tendances à les qualifier d’anodines. Mais, à long terme, elles produisent une forme de fatigue psychologique avec des conséquences secondaires plus graves. L’une d’entre elles est de ne pas produire de plaisir durant ces moments là. Pour le dire autrement, quand vous souffrez vous perdez des occasions d’avoir des périodes de joie. Ainsi, un indicateur pouvant agir comme signal d’alerte de notre mal être professionnel pourrait être déclenché lorsque les périodes de déplaisir dépassent celles de plaisir.
Petits questionnaires d’auto-évaluation
Si vous êtes impatients de connaître votre niveau de souffrance au travail, voici deux liens sur la toile. Ils vous proposent de réaliser deux petits tests pour vous permettre de vous situer par rapport à votre travail. Sinon, attendez un peu et continuez la lecture de l’exposé.
http://www.masef.com/scores/burnoutsyndromeechellembi.htm
http://www.francetvinfo.fr/…/burn-out-les-douze-signes-qui-…
Quelques mots supplémentaires sur la souffrance au travail . . .
Comme énoncé plus haut la souffrance au travail n’arrive pas toujours à la suite d’un fait remarquable. C’est souvent une suite de petits faits (anodins en apparence) qui se cumulent dans le temps. Des petites réflexions négatives adressées sous le ton de l’humour est un des exemples les plus fréquents. A cela, nous avons tendance à les apprécier en comparaison à des difficultés de nos collègues. D’ailleurs, celles des autres sont souvent plus graves que les nôtres : » Je ne peux pas me permettre de me plaindre quand d’autres sont dans des situations plus difficiles que moi! ». Enfin, la prise de conscience devient encore plus difficile quand on a ce sentiment d’embarras de faire partager ce mal l’être quand d’autres viennent en sifflotant prendre leur poste ; « Ça doit être moi qui ne doit pas savoirs comment s’adapter ».
Aussi, cet épuisement peut apparaître après plusieurs années de bons et loyaux services sans soucis. Les signes de dépression viennent parfois s’opposer à des valeurs ou des croyances qui empêchent la prise de conscience. Ainsi, Ces différents facteurs peuvent conduire à l’isolement de la personne et réduire ses opportunités de résolution de ses problèmes.
Nous n’irons pas plus loin dans le développement de cette problématique de la souffrance au travail tant plusieurs sites, articles, revues et ouvrages l’abordent de façons pertinentes. Mais nous souhaitons développer quelques pistes de réflexion dans notre rapport au travail.
Pour prendre du recul vis-à-vis de notre souffrance au travail
Nous devons reconnaître que nous avons besoin de mettre du sens dans ce que l’on fait. D’une part, parce que cela nous aide à le comprendre et, d’autre part, parce qu’il nous aide à nous construire et obtenir un certain sentiment de contrôle. Mais, ce sens si précieux que l’on donne peut être amené à changer dans le temps. Notamment, les stratégies de l’entreprise se modifient soit à cause d’une volonté interne de l’instance directrice soit à cause de phénomènes extérieurs comme la concurrence des souhaits politiques.
Aussi, ce changement de sens peut venir de nos propres modifications internes. Nos expériences changent nos aspirations. La lassitude ou bien encore des événements de notre vie peuvent modifier nos repères internes et nous diriger vers d’autres horizons parfois à l’opposé de ce que nous entreprenions. Pour le dire autrement, à vingt ans nous avons pas les mêmes besoins qu’à quarante!
Ainsi, pour prévenir la souffrance au travail, ne devrions-nous pas nous entraîner régulièrement à faire le point sur nos objectifs personnels? Essayer de les évaluer régulièrement aux regards de ceux qui nous sont proposés par notre environnement de travail. L’idée n’est pas de changer forcément de travail régulièrement. Et, encore moins, de tout remettre à plat sur notre projet de vie. Mais, pourrions-nous peut-être gagner en qualité de vie au travail en apprenant à accepter et repérer nos changements personnels et ceux des autres afin de prévenir des modifications futures. Evaluer nos besoins, repérer nos sources de plaisirs, nous aideraient à multiplier nos opportunités de les satisfaire. Ceci développerait, entre autre, notre sentiment de contrôle. Pour conclure ce petit chapitre, rappelons-nous que comprendre ne veut pas dire accepter mais augmenter notre capacité à y faire face.
S. Rousset