Je stresse trop!
Je stress trop ! Mais comment font les autres? Beaucoup d’entre nous se sont posés une fois cette question. Notamment, lorsque nous sommes désemparés face aux problèmes quotidiens (adjoint parfois d’une once de culpabilité). Et, nous aimerions bien connaître la manière dont les autres gèrent leur vie. Mais, avant de chercher les recettes miracles qui font abaisser notre stress, serait-il intéressant de nous interroger par ce que l’on entend par « trop » ?
Un peu de recul
Tout d’abord, pour entamer notre réflexion, regardons derrière nous. Il n’y a pas si longtemps, à l’époque de notre ancêtre l’homme de Cro-Magnon. Aussi, il se plaisait, dit-on, à transmettre à ses descendants une petite histoire de deux compères issus de familles différentes. Ainsi, ce récit était une manière d’expliquer l’utilité d’écouter son corps. Et, de ne pas toujours voir ses sensations comme des ennemis.
Deux famille pas comme les autres
Cromastressé et Cromapastressé vivaient dans une grotte et partageaient moultes expériences. Ils parlaient beaucoup notamment sur la manière d’aborder la vie. Aussi, dès le matin, Cromastressé réfléchissait à sa journée, à ce qu’il allait faire et sur les difficultés qu’il pourrait rencontrer. Mais, pendant ce temps là, Crocmapastressé, quant à lui, profitait des moments présents. Ainsi, il restait longtemps à apprécier son petit déjeuner ; à saliver sa tartine beurrée de graisse d’oie et siroter son bol de lait chaud de chèvre. Voilà, ci-après, un essai de retranscription de leur discussion.
Un drôle de dialogue
Cromapastressé – Quelle belle journée en perspective ! Mais, regarde comme le ciel bleu se reflète à la surface de mon lait ! Aussi, sens-tu l’odeur des pins qui vient jusqu’à nous ?
– Bof, pas trop.
– Arrête de gesticuler dans tous les sens ! Détends-toi un peu, profite de ce que tu as autour de toi !
Cromastressé – J’aimerai bien être comme toi, mais bon . . .
Comme à l’accoutumée, nos deux compagnons se préparaient pour la chasse et, avant de partir, la discussion ressemblait souvent à celle-ci:
Cromastressé – N’as-tu rien oublié ?
Cromapastressé : – T’inquiète on n’est pas encore parti !
– Mais, dépêche toi! Sinon, on va louper la migration des mammouths !
– Reste cool ! Ils ne vont pas tous passer au même moment. Et, quand bien même, on attendra le deuxième passage si besoin !
– GRRRR ! Tu te rappelles où il faut jeter la lance pour le tuer ?
– Relaxe man ! On n’est pas à quelques centimètres près quand même !
– GRRRRRR !
Une étrange décontraction
Puis, nous les voilà partis sur le chemin de la traque aux mammouths. Et, la discussion ressemblait à quelques mots près à ce genre là :
Cromastressé – Chut ! Tes pas font trop de bruit !
Cromapasstressé – T’inquiète ! Souffle, respire ! Tu ressens comme le soleil nous réchauffe aujourd’hui ?
– GRRR ! T’as pas senti une odeur de mammouth ?
– De quoi ? En ce moment, ce sont plutôt ces jolies fleurs que j’apprécie !
– GRRR. Tais-toi ! Ecoute ! J’ai entendu un bruit bizarre . . .
Cromapasstressé – Oulala ! S’il fallait que je m’inquiète pour tous les bruits bizarres. En tout cas, j’entends le chant de l’oiseau perché sur cet arbre ! L’entends-tu aussi ?
Cromastressé – Oui . . . ben non . . . pas trop !
Cromapasstressé – Et oui détends-toi ! Tu ne goûtes pas aux bonnes choses qui t’entourent!
Cromastressé – . . .
Cromapasstressé – Oh ! Regarde ce bel animal derrière les herbes hautes! Qu’est-ce qu’il est grand ! Que son pelage est long et brillant ! Que ses dents sont grandes et courbées ! Il n’arrête pas de bouger sa tête. Des moustiques l’agressent peut-être ? Il grogne un peu. Veut-il me dire quelque chose ? Oh ! Il a un tout petit bébé avec lui. Qu’il est mignon ! Je vais m’approcher pour le caresser un peu . . .
– . . . »
Je stresse trop ! Quelle conclusion?
Notre ancêtre Cro-magnon finissait l’histoire en posant cette question : « A votre avis les enfants, nous descendons de quelle famille ? ». >Je n’ose vous demandez la réponse…
Ainsi, à la suite de ce récit, allons-nous, peut-être, reconsidérer notre impératif à chercher la solution chez autrui pour réduire notre « trop » de stress? Et, serait-il plus opportun, dans un premier temps, de reconnaître, de comprendre et d’accepter notre corps et sa fonction ?