Comment vaincre la peur de l’école?
La peur de l’école ne signifie pas toujours une aversion pour l’apprentissage. Néanmoins, la distinction entre la peur occasionnelle d’aller à l’école à cause d’une épreuve et une autre raison s’avère parfois difficile. Dans le premier cas, la peur excessive conduit l’enfant à des comportements d’évitement. Ils apparaissent de façon insidieuse comme le souhait d’être dispensé à une ou deux matières dites secondaires. Mais aussi, le mal de ventre récurrent qui disparaît pendant les vacances s’avère un bon signal d’alerte. Ainsi, il faudra aller chercher les situations précises où apparaît cette anxiété. Ceci, facilitera la découverte de l’origine du déclenchement de l’appréhension.
La peur de l’école n’est pas génétique.
La peur d’aller à l’école n’apparaît pas à la naissance. Comme cité plus haut, il faut donc rechercher le moment déclencheur et ceci n’est pas une mince affaire. Cela ne veut pas dire qu’elle survient seulement après un événement marquant. D’ailleurs, dans ce type de phobie, celle-ci apparaît souvent après une suite de situations stressantes qui forcent l’enfant à s’adapter par des comportements néfastes à long terme. Ainsi la phobie est souvent déclenchée par des événements perturbants et répétés comme l’agressivité d’autres enfants (les messages sur les réseaux sociaux sont parmi les sources de violence psychologique les plus dévastatrices) ou bien par une pression exercée par l’entourage sur la performance scolaire.
Comment changer les comportements ?
Rassurons les parents, ces phobies disparaissent facilement dans le temps lors d’une prise en charge par un professionnel. Ce dernier complétera la réassurance des parents vis-à-vis de l’enfant par une extinction des comportements automatiques négatifs. Par exemple, pour éviter de croiser certains camarades dans la rue, l’enfant peut avoir instaurer un rituel de trajet excessivement long. Ce dernier pourrait avoir des conséquences sur la ponctualité ou le besoin de partir très tôt le matin. Bien sûr, nous gardons à l’esprit que, parfois, l’origine de la crainte d’aller à l’école survient à la suite d’une réelle problématique comme le racket. Ainsi, pour éteindre cette phobie, il faudra travailler sur de nouveaux comportements plus adaptés comme la manière de s’y prendre avec les autres ou reprendre les habitudes d’origine.
Comment changer les convictions ?
Agir sur les comportements se complète souvent par un travail sur les pensées de l’enfant. Aussi, il faudra comprendre et faire disparaître ces petites voix intérieures qui agissent comme des injonctions paralysantes. Celles-ci sont souvent fréquentes dans l’anxiété de performance. Les pensées automatiques s’apparentent à « si tu n’es pas dans les trois premiers tu ne pourras pas choisir ton avenir « . Ainsi, l’enfant, et souvent avec le concours des parents, devra évaluer la pertinence de ces obligations et les conséquences réelles dans leurs non applications.
Comment changer l’humeur ?
L’émotion agit toujours dans les situations anxieuses avec plus ou moins d’intensité. Par exemple, cette anxiété excessive peut conduire l’enfant à perdre la motivation de s’engager dans un changement d’attitude. Ainsi, la capacité à gérer ses sensations permettra à l’enfant de comprendre et d’accepter son trouble. Cette reconnaissance instaurera un sentiment de contrôle et facilitera la mise en place de nouvelles compétences comme l’affirmation de soi.
Conclusion
Pour conclure, nous pourrions dire que la phobie scolaire reste une anxiété assez facile à faire disparaître. Ceci passera, d’une part, par l’acceptation de la détresse de l’enfant par l’entourage. D’autre part, il faudra faire preuve de patience et suivre le rythme de l’enfant dans ses capacités à trouver (ou retrouver) de nouvelles compétences.
S. ROUSSET