Psychothérapie, quelle efficacité?


Psychothérapie, quelle efficacité?

LRapport‘efficacité des psychothérapies, l’INSERM (Institut National de la santé et de la recherche médical) a voulu en avoir le cœur net. Elle a publié une étude comparative en 2004(1) sur trois approches psycho-thérapeutiques sur l’ensemble des pathologies reconnues mondialement. Ces trois approches de soins psychiques sont : la psychanalyse, la thérapie familiale et la thérapie cognitive et comportementale (TCC). Quels ont été les résultats? Quelle est donc l’efficacité de ces psychothérapies?

L’INSERM

AnalyseQuelques postulats de base avant de retranscrire la moindre information. Tout d’abord, si nous acceptons que cette institution (INSERM) est bien un organisme indépendant et sérieux dans sa démarche scientifique, alors nous pouvons nous contenter de lire sa synthèse(2) de quelques 55 pages. Puis, toujours dans ce même document, nous pouvons nous rendre directement au tableau des résultats en page 46 pour avoir une vue synthétique. Cette synthèse nous permet d’une part, de se donner une représentation facilement assimilable et nous éviter l’exposition de la méthode de récolte des données et les références théoriques. Mais, d’autre part, et surtout, cette synthèse nous aide à agir dans notre quotidien. Bien sûr,  si besoin se faisait sentir, nous pourrions revenir sur l’étude complète faisant plus de 500 pages (donnée en référence à la fin de l’article).

Petit rappel sur la démarche scientifique

Le petit paragraphe précédent, un tantinet ironique, pour nous rappeler que ce qui est scientifique est réfutable. Plus précisément, cette démarche’ à pour vocation, entre autre, d’expliquer comment on parvient aux conclusions que l’on énonce. Ainsi, la règle est de mettre à dispositions les données de l’étude afin de permettre aux autres de faire les mêmes expériences qui ont permis d’affirmer ce qui est dit. Cette petite parenthèse sur de la démarche scientifique, certes non exhaustive, est simplement là pour nous rappeler qu’il faut citer ses sources ou bien les rechercher avant de prendre toute décision importante.

Ainsi, si vous entendez certaines personnes affirmer certaines choses, ayez un petit réflexe avant d’assimiler ce que l’on présente à vos oreilles. Les belles tournures de phrases ne sont pas toujours synonymes de vérité malheureusement. Demandez-leurs, par exemple, sur quoi elles s’appuient pour étayer leurs dires. par exemples, sollicitez leurs références théoriques ou bien tout simplement les auteurs qu’elles ont lus. Si on vous répond « bah tout le monde le sait! » cela peut vous suffire à prendre certaines précautions avant toute décision. D’ailleurs, Gaston Bachelard disait que lorsque la science est connue de tous, elle n’est plus scientifique! Pour le dire autrement, quand l’explication d’un fait est trop simple, une bonne partie de la science s’est envolée! Bon et ces résultats alors!

Les résultats de l’INSERM

RésultatLes résultats nous apprennent que certaines psychothérapies sont efficaces et d’autres moins voir presque jamais! Oups! Il y aurait-il des placebos dans certaines psychothérapies? Selon l’enquête, les thérapies cognitives et comportementales seraient les plus efficaces pour l’ensemble des pathologies sauf la schizophrénie (il y a plus de 10 ans; espérons qu’elle ait progressé aussi dans ce domaine).

Quelle drôle de surprise à cette lecture! Surtout, quand on sait que la psychanalyse (ou la théorie freudienne) est la principale référence utilisée à l’université. Rassurons-nous, ceci reste, parait-il, une exception française, allemande et anglaise au regard du reste du monde (encore du l’humour noir).  Enfin, il semblerait que, dans le paysage français de la psychothérapie, tous les psychologues et psychiatres ne se rassemblent pas autour de cette enquête ! Certains ont même publié « Le livre noir de la psychanalyse ». Les instituts scientifiques n’auraient-ils plus la cote ou simplement acceptés quand les résultats énoncés nous confortent dans nos idées?

Conclusion

Bref, est-ce vraiment important pour nous simples mortels ces petites guerres de chapelles? Peut-être, peut-être pas . . . En tout cas, nous apprenons grâce à cette étude qu’il existe différents modèles pour soigner la souffrance psychique comme il existe différents médicaments pour soigner notre mal de tête ou nos courbatures. Mais aussi, on peut se dire aujourd’hui que certaines psychothérapies comme certaines molécules (médicament) sont plus efficaces que d’autres tout en respectant la sensibilité de chacun.

Ainsi, si notre psychothérapeute n’arrive pas à soigner notre mal être, alors peut-on le questionner pour connaitre le nom du « remède » utilisé (notamment pour partir se documenter sur les essais cliniques subit avant d’être mis sur le marché!). Ceci nous permettre de commencer, d’une part,  à comprendre pourquoi il n’agit pas sur nous et de vérifier les causes du rejet (nausées ou inconforts). D’autre part, nous pourrons envisager de demander de rechercher avec lui un autre traitement  

OrientationPour conclure, cette étude aura le mérite de nous orienter plus judicieusement si le besoin se faisait sentir pour soi ou pour un proche. Elle aura aussi cette valeur de nous interpeller sur le fait que la souffrance psychique n’est pas que dans la tête. Cette souffrance repose sur des symptômes reconnus et classifiés par l’organisation mondiale de la santé. Enfin, des études sont continuellement en cours sur l’efficacité de certaines psychothérapies pour différents troubles afin de pouvoir les améliorer.


Bonne semaine


Stéphane ROUSSET


(1) Inserm (dir.). Psychothérapie : Trois approches évaluées. Synthèse. Paris : Les éditions Inserm, 2004, X- 55 p. – (Expertise collective). –
(2) Inserm (dir.). Psychothérapie : Trois approches évaluées. Synthèse. Paris : Les éditions Inserm, 2004, X- 55 p. – (Expertise collective). –http://hdl.handle.net/10608/147