La violence dans les jeux

La violence dans les jeux
Enfant violent
Enfant violent

La violence dans les jeux vidéo mais aussi à la télévision rend-elle les enfants violents ? C’est une question que nous nous posons parfois en temps que parents. Plus précisément, elle apparaît lorsque nous cédons aux souhaits de notre enfant de lui acheter un jeu interactif où le combat est prépondérant. Ces jeux de conflits, et forcément de guerre, pourraient-ils influencer l’humeur de notre enfant? Sera-t-il plus calme ou plus heureux après avoir combattu et vaincu pendant quelques temps des ennemis imaginaires?

Que dit la recherche scientifique aujourd’hui?

Tout d’abord, les résultats montrent que la thèse selon laquelle les enfants se calmeraient psychologiquement en « se défoulant » est fausse. Cette affirmation ancienne reposant sur le principe dit de  catharsis. Proposé par Hippocrate, Aristote et plus récemment par Freud ce postulat ne semble pas être démontré scientifiquement. Pour simplifier, la catharsis serait un phénomène qui explique que l’individu peut ne plus avoir de sentiments négatifs (ex: l’agressivité) en les libérant par la parole ou des actes acceptés socialement. Ainsi, l’idée que l’on pourrait décharger une certaine violence interne dans des jeux de combat ne repose sur aucune démonstration valide. Ceci va bien sur à l’encontre des la pensée commune et majoritaire des personnes qui nous entourent.

 

Quelles références ?

Rappelons, malheureusement, que nos idées reçues proviennent de références erronées mais issues d’émetteur fiable habituellement. Par exemple, RASCLE (Maître de conférence en STAPS) et Dominique BODIN (Professeur des universités) à l’université Rennes 2 citent que le biologiste autrichien Konrad Lorenz, prix Nobel de physiologie en 1973 serait revenu sur ses affirmations concernant les bienfaits de la catharsis. Tout particulièrement, en 1975, il avouait que « Maintenant je doute beaucoup qu’un comportement agressif, même sous la forme de sport, ait le moindre effet de catharsis ». Source : magazine « L’essentiel, cerveau et psycho » n°8, novembre 2011-janvier 2012, p55.

Références
Références

Mais aussi, Michel DESMURGET (directeur de l’INSERM au centre de neurosciences cognitives de Lyon), (ibid. p8), cite l’UNESCO. Cet organisme affirme que la violence médiatique augmentent les comportements d’agression. De plus, elle ne dépend pas des variations culturelles locales. Selon ce même auteur, « depuis 60 ans aucune étude académique n’a identifié d’effet cathartique alors que plus de 3500 recherches ont montré que plus les sujets observent des images violentes, plus ils adoptent des comportements violents » (ibid. p10).

Une référence de taille!

Enfin, Laurent BEGUE (Professeur de psychologie sociale à l’université de Grenoble) rappelle le Rapport Kriegel,. Ce rapport avait été commandé par le ministère de la culture et de la communication en 2003. Celui-ci conclue dans sa synthèse après plus de 280 études impliquant plus de 51 000 participants, que l’effet des jeux vidéo violents serait encore plus important que celui de la télévision sur la violence (ibid. p17).

Quelles conséquences?

Jeux et violence
Jeux vidéo

Si le doute commence à vous envahir après les références citées ci-avant, vous risquez de courir dans la chambre de votre enfant (garçon semble-t-il). Non, pour la mettre en ordre mais bien pour compter le nombre de jeux de combats dans sa bibliothèque. Aussi, ce sentiment commence à monter si votre bambin est « insupportable » à l’école ou à la maison depuis qu’il joue à ces jeux sur tablettes ou autres supports. Pouvez-vous, alors, vous interroger sur leurs influences effectives desdits jeux. Mais alors que faire?

Tout d’abord, assurons-nous de ce facteur dans l’humeur négative de notre enfant. Pour cela, peut-être pourriez-vous réaliser une petite expérience. Cette dernière consiste à permettre à votre enfant de ne pas jouer pendant 1 mois. Observez les résultats. L’évaluation de ces derniers consiste notamment à demandez à la fin de cette période aux professeurs s’ils ont ressenti un changement de comportement. Ou bien, demander à l’entourage proche (ex : grands-parents, frère, soeur) et même à votre enfant pour obtenir une vision de changement (s’il y a) la plus objective possible. A la suite de cela prenez votre propre conclusion sur la suite à donner.

Pour conclure
Education
Education

Pour conclure, nous dirons quelques mots sur la manière de s’y prendre pour aborder ce problème avec votre enfant. Tout d’abord, prévenez-le avant de lui restreindre pendant un temps ses habitudes. Vous pouvez lui expliquer tout simplement les connaissances actuelles de l’influence des jeux sur l’humeur. Rassurez-le en lui affirmant que ce n’est pas une punition. Faites-lui constater vos remarques sur l’état actuellement de son comportement envers autrui, par exemple. Partager avec lui les marqueurs que vous utilisez pour apprécier son humeur. Bien sûr, dites-lui que vous percevez ce changement depuis sa nouvelle activité et que vous vous inquiétez pour lui. Qu’il est capable de beaucoup mieux en terme de caractère.

Aussi, apprenez-lui qu’il n’en est peut-être pas conscient. Que, malgré lui, ces jeux ont une mauvaise influence. Enfin, proposez-lui une autre activité ludique en compensation ou bien réduisez fortement la durée et la fréquence. Tout en sachant, qu’une heure par semaine c’est déjà trop! Mais, vous pouvez allez jusqu’à deux heures de pratiques par semaine en le responsabilisant s’il devait à nouveau changer. Je reconnais que la pression sociale est parfois dure à combattre. Enfin, cette période peut être vu comme un bon exercice d’apprentissage pour votre enfant d’être plus attentif à ses émotions et leurs changements dans le temps.

S. ROUSSET