Reprendre sa vie en main avec les TCC

Reprendre sa vie en main avec les TCC

Reprendre sa vie en main avec les TCC pourrait être l’objectif de l’histoire de la jeune femme ci-après. Ainsi, voici l’histoire d’une jeune femme, reprenant l’article paru sur internet sur le site psychologies.com.

À 35 ans, Marion, directrice de marketing, ne sait plus où elle en est : grignotages, excès d’alcool et liaisons sans lendemain suivent des périodes de régimes drastiques et de pratiques sportives forcenées. Elle décide d’entamer une thérapie comportementale et cognitive.

Erik Pigani

Reprendre sa vie en main avec les TCC
Reprendre sa vie en main
 « Les thérapies comportementales et cognitives, ou TCC, sont réputées pour leur efficacité à résoudre des problèmes spécifiques. Tels qu’une phobie ou un comportement obsessionnel, explique Jean-Christophe Seznec, auteur de J’arrête de lutter avec mon corps, votre thérapie par l’action (PUF). Pourtant, de plus en plus de personnes, comme Marion, me consultent pour une souffrance globale, dépassant largement un symptôme spécifique ». Selon ce psychiatre et psychothérapeute, « la plupart sont insatisfaites de leur vie et ont l’impression de ne plus pouvoir exercer le moindre contrôle sur elles-mêmes. Leur mal-être se traduit par des attitudes compulsives. Elles enchaînent restrictions alimentaires et grignotages, sorties tardives et nuits d’insomnies passées devant les séries télé. Ou bien, traversent des phases d’excès d’alcool, de sexe ou de sport suivies par d’autres de reprise en main, etc. ».
Les objectifs premiers des TCC

Contrairement aux thérapies analytiques, les TCC ne recherchent pas les causes du trouble. Elles ne s’intéressent que secondairement à notre histoire et à notre enfance. Elles ont un objectif précis : nous permettre, le plus rapidement possible, de résoudre un ou plusieurs problèmes de comportement. Exemples : peur de l’avion ou de parler en public, insomnies, crises d’angoisse, boulimie…

Les TCC ont évolué en même temps que les besoins. « Nous en sommes à la troisième génération, détaille Jean-Christophe Seznec. La première, purement comportementale, consistait à remplacer un comportement par un autre. La deuxième, cognitive, se focalisait sur les pensées, les croyances et les opinions négatives de la personne afin de les remplacer par des affirmations positives. Aujourd’hui, les différentes méthodes s’appuient de surcroît sur la gestion émotionnelle. Le travail consiste à changer la façon dont on considère ses pensées et ses émotions. Mais aussi, elle facilite l’engagement dans des actions qui comptent réellement pour soi. »

Quelques chiffres

Un Français sur cinq souffre d’insomnie. La prise de somnifères demeure le recours principal pour de nombreux insomniaques. La thérapie comportementale et cognitive est une alliée méconnue pour retrouver le sommeil. Plus d’explications dans notre article Soigner l’insomnie par les TCC .

Une méthode d’entretien éprouvée

Concrètement, comment se déroule une séance de « troisième génération » ? « J’essaie de faire en sorte que les entretiens soient le plus interactifs et vivants possible, répond le thérapeute. Je propose des exercices ludiques que j’invente au fil des séances. Je peux aussi suggérer la lecture de livres. Car, plus la personne connaît de choses sur son fonctionnement, plus elle développe ses propres compétences, et plus elle est autonome. »

Après avoir présenté à Marion le lien entre pensées, émotions et sensations physiques, le psychothérapeute lui propose de reprendre une à une les situations qui lui posent problème, et d’exprimer les sensations et émotions liées à chacune d’elles. Ensuite, d’identifier les pensées automatiques qui s’imposent à elle pendant ces comportements compulsifs. « Il est ressorti une peur de ne pas être à la hauteur, tant dans sa vie professionnelle que personnelle… Cette croyance provoquait une tension intérieure. Elle cherchait à la calmer avec des comportements maltraitants envers elle-même – grignotage, alcool, multiplication des liaisons. Ce sont des fausses solutions très communes pour “purger” les émotions. »

Une palette d’outils pour s’adapter aux patients

La solution ? Construire des pensées alternatives aux pensées automatiques et faire le choix conscient d’un comportement adapté. « Pour cela, j’utilise la technique de la “pleine conscience”, la mindfulness,qui consiste à diriger son attention sur soi, de façon consciente et sans jugement de valeur, précise Jean- Christophe Seznec. Aussi, cette méthode, utilisée parfois en prévention des rechutes dépressives, permet de trouver en soi les bonnes solutions pour sortir de l’enfermement des comportements compulsifs. Une question s’impose alors, que chacun de nous peut se poser : “Est-ce que je me rapproche ou m’éloigne de la personne que je voudrais être ?” ». Ainsi, reprendre sa vie en main par les TCC s’est se focaliser davantage sur les solutions.

L’historique des TCC

C’est en 1924 que la psychologue américaine Mary Cover Jones tente la première thérapie comportementale. Elle expose des enfants à l’objet de leur peur, tout en les récompensant et en leur montrant d’autres enfants qui n’ont pas peur. Dans les années 1950, deux autres psychologues américains apparaissent. Joseph Wolpe et Burrhus F. Skinner, mèneront des recherches sur la désensibilisation aux peurs et le conditionnement. Dans les années 1960, les psychiatres américains Albert Ellis et Aaron Beck déclenchent la « révolution cognitiviste ». Ils prennent en compte émotions, croyances et mode de pensée pour traiter des troubles comme la dépression. La synthèse entre comportemental et cognitif s’est ensuite faite au fur et à mesure de la pratique.

Pour en savoir plus sur l’article : http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Psychotherapies/Articles-et-Dossiers/Reprendre-sa-vie-en-main-avec-les-TCC

Une troisième vague vient d’apparaître. Nous pourrions la résumer sous l’influence des thérapies d’engagement et d’acceptation. Elle complète tous les travaux précédents. Elle essaye de donner plus de place à la fonction de l’émotion. Cette dernière serait prise comme médiateur spécifique entre l’homme et son environnement. Ainsi, reprendre sa vie avec les TCC serait une manière d’aborder ses difficultés à l’aide de plusieurs courants de recherche.

S. ROUSSET